Bienvenue bienveillant visiteur susceptible de me daigner un minimum d'attention le temps de quelques mots. Ce blog se résume à exprimer mon amour pour ce qui est certainement la plus grande de mes passions : le Cinéma. Cela se traduira ici par nombre d'avis et critiques évidemment très subjectifs et peu professionnels autour de films que j'aurai choisis. Le seul but de ce blog sera de partager avec vous mes goûts pour le septième art, et qui sait, peut-être vous faire découvrir de nouveaux horizons cinématographiques. Bonne toile !

vendredi 10 décembre 2010

Machete


Machete, Robert Rodriguez & Ethan Maniquis, 2010.

Machete est un ancien flic patibulaire tentant de se faire oublier. Il joue les ouvriers à mi-temps près de la frontière entre les USA et le Mexique, histoire de tranquillement gagner sa vie. On lui fait un jour une offre qu'il ne peut pas refuser, gagner une mallette pleine de billets verts en échange d'un simple service : assassiner un sénateur au nationalisme exacerbé et à la ferme intention d'éradiquer le moindre mouvement de clandestin Mexicain dans son cher pays. Machete s'exécute, mais il est doublé par ses commanditaires, utilisé comme un bouc émissaire, et ensuite laissé pour mort. Mais Machete ne veut pas mourir, et même si l'État tout entier est maintenant contre lui, il a la ferme intention de se venger, épaulé par la justicière fédérale Sartana, la révolutionnaire et piquante Luz, et son frère pasteur qui planque des fusils à pompe dans son coffre. S'engage un combat contre l'intolérance, la corruption, et les vieux démons de notre héros qui méritent d'être tranchés sévères pour avoir osé tué sa famille...


Machete connait la musique. Machete emballe les femmes comme il veut. Machete n'envoie pas de textos. Machete tue les méchants... Machete à la base, c'est un gag, une farce qui permet de lancer Planet Terror de manière on-ne-peut-plus percutante, juste avant le show de Rose McGowan. Mais le délire a poussé Robert Rodriguez et Danny Trejo à transformer cette fausse bande-annonce en véritable long-métrage. Pour Trejo c'est l'occasion d'obtenir enfin son premier grand rôle (qu'il méritait amplement tant il a de la gueule, littéralement) et pour Rodriguez celle de prolonger le trip Grindhouse. Machete est donc dans la droite lignée de Planet Terror, avec cependant des thèmes quelque peu divergents, mais toujours le même penchant pour l'hommage à la série Z et la surenchère à tout-va jubilatoire.


Rien de bien nouveau en somme, mais un véritable concentré de plaisir pour les fans du genre, et de Rodriguez en général, qui réalise une fois encore ce qu'il sait faire de mieux, à savoir un film d'action décomplexé, à la violence outrancière et à l'ambiance torride (je ne place pas ses films pour gosses dans le lot bien sûr). Machete est le nouveau Chuck Norris. Il parvient à être proprement Badass tout en enchainant les situations complètement loufoques. Chose encore plus grandiose, il est épaulé par un casting incroyable. D'une part de belles pépées aussi habiles dans la séduction qu'avec des flingues : Michelle Rodriguez, Jessica Alba et même Lindsay Lohan qui a pour le coup laissé tomber les productions Disney et la poudreuse (ouais 'fin ça, pas totalement en fait).


D'autre part d'autres grandes "gueules" du petit comme du grand écran : Jeff Fahey toujours aussi plaisant (même si je le trouve plus attachant en cuistot à la recherche de la sauce parfaite), le trop rare de nos jours Robert de Niro en Guest Star, et plus étonnant encore, Steven Seagal, roi du direct-to-vidéo bourrin, qui parvient à être crédible sur grand écran et inspire une légère euphorie chez le spectateur connaisseur, rien que par sa présence. Ce casting "4 étoiles" peine à se partager la gloire à l'écran, même si ça reste mieux maitrisé que chez les Expendables, mais la présence de chacun est bien amenée et maitrisée malgré une histoire un peu brouillonne (qui étonne tout de même par sa présence). Surprise plus agréable encore : Danny Trejo parvient à demeurer la star imposante au centre du film.


Robert Rodriguez est entouré de ses potes, et ce jusque dans la bande originale bien rock'n'nachos du film (Tito & Tarantula, qu'on a déjà pu entendre dans Une Nuit en Enfer ou Kill Bill vol.II), et la recette fonctionne une fois encore. Ce brave Robert a tenu à insuffler un message et un réel fond d'humanité à son film, une dimension politique cynique et bien ancrée dans notre actualité, sur des thèmes d'intolérance et de nationalisme Américain pure souche mû en vendetta raciste contre les travailleurs clandestins Mexicains, des thèmes qui semblent lui tenir à cœur. Un tel parti pris est assez anecdotique dans une production purement "Grindhouse", mais ça a au moins le mérite de s'y intégrer aisément et de proposer une œuvre à différents niveaux de lecture (même si bon... voilà quoi, Machete tue les méchants, c'est tout ce qu'on attend de lui). Machete offre surtout du fun sanglant, sexy et bourré de références et de gags fendards. Ça ne vaut pas selon moi le King of the Kings : Planet Terror, mais ça reste pratiquement aussi jouissif.

"They just fucked with the wrong Mexican"

dimanche 5 décembre 2010

Scott Pilgrim vs. the World


Scott Pilgrim vs. the World, Edgar Wright, 2010.

Scott Pilgrim est un jeune garçon rêveur et perdu sur son nuage vivant dans un monde difficile, à l'image de ses relations avec les filles. Il semble pourtant mener la danse sans faux pas avec sa nouvelle et adolescente petite amie, Knives Chau, qui devient rapidement folle de lui. Mais entre les sarcasmes de son groupe de rock amateur et de son colocataire gay, les sermons de sa sœur et de sa camarade Julie, et l'arrivée en ville de la fille de ses rêves (littéralement), Ramona Flowers, les choses ne vont pas aller en se facilitant pour Scott. En particulier avec la ligue de sept ex petits-amis maléfiques que Scott doit affronter et vaincre pour pouvoir sortir avec Ramona...


Fan hardcore d'Edgar Wright depuis le terrible Shaun of the Dead et encore plus depuis le génial Hot Fuzz, son troisième film "Scott Pilgrim vs. the World" s'imposait presque comme une évidence à mes yeux, et ce même si je ne connais rien de la bande dessinée à l'origine de cette adaptation. Si on s'en réfère aux deux précédents films de Wright, ce troisième n'est pas vraiment dans la même veine au regard du spectateur, à tel point qu'on se demande si ce n'est pas un film de commande ou une adaptation où le réalisateur a du être quelque peu tenu en laisse, même si l'on reconnait un peu son style et ses références culturelles par ci par là. Ça fait un peu peur d'annoncer ça d'entrée de jeu, mais ne vous en faites pas trop, car Scott Pilgrim demeure une véritable BOMBE !


Dans un genre autre que le Sin City de Rodriguez, ce film se savoure comme une bande dessinée de chair et d'os empreinte d'une ambiance de jeu vidéo. L'atmosphère y est légère à tout instant et surtout jubilatoire. On est surpris de voir une histoire à la base simpliste (à savoir un teen movie romantique sans grande originalité) partir en grand n'importe quoi général avec malgré tout une telle maitrise dans la débauche de fun et de surenchère visuelle. On passe d'un concert miteux à un combat digne de chez Marvel entre deux jeunes nerds tout ce qu'il y a de plus humain (même si certains ont des pouvoirs, 'tention). C'est en cela que Scott Pilgrim est une agréable surprise. Tout au cœur du film semble crée pour nous immerger dans un délire totalement assumé et bon enfant, bourré de références à la culture geek.


Les personnages sont très propres sur eux, interprétés par de jeunes acteurs talentueux (et je ne parle pas seulement des demoiselles du film qui sont carrément des merveilles, heum) mais pas vraiment approfondis en dehors du couple principal, le film n'évite pas toujours certains clichés et prévisibilités, mais peu importe, car le spectateur de tout poil y trouvera son compte, un divertissement qui passe à la vitesse lumière d'un Faucon Millenium et qui nous scotche un sourire béat sur le visage tout du long. L'humour fait mouche à tous les coups. Visuellement, le film est un bijou tel qu'on profite de chaque plan (et c'est pas toujours évident avec un montage qui rythme l'ensemble comme des montagnes russes), et je n'ai rien à redire sur l'ensemble des effets spéciaux, réalisés d'une main de maître et correspondant parfaitement au trip de sujet. Le choix des couleurs, onomatopées, chorégraphies des combats, décors, enchainements déchainés des séquences, et sans oublier cette bande son hybride entre le grunge bien garage et les sonorités "midi" dignes d'une super NES... Tout est fait pour faciliter au spectateur le voyage vers un imaginaire sans limite. On regrettera (une fois n'est pas coutume) une distribution risible des copies dans les salles françaises, jugeant apparemment l'œuvre comme "incompatible" avec le public général de ce cher pays... Mais je n'en crois rien, Scott Pilgrim vs the World est avant tout un énorme tribut au geek, mais il demeure un délice intégral idéal pour tous, si l'on accepte de laisser une légère folie enivrante nous envahir pendant deux petites heures.

"The only thing separating me from her is the two minutes it's gonna take to kick your ass."