Bienvenue bienveillant visiteur susceptible de me daigner un minimum d'attention le temps de quelques mots. Ce blog se résume à exprimer mon amour pour ce qui est certainement la plus grande de mes passions : le Cinéma. Cela se traduira ici par nombre d'avis et critiques évidemment très subjectifs et peu professionnels autour de films que j'aurai choisis. Le seul but de ce blog sera de partager avec vous mes goûts pour le septième art, et qui sait, peut-être vous faire découvrir de nouveaux horizons cinématographiques. Bonne toile !

jeudi 25 août 2011

The Devil's Rejects


The Devil's Rejects, Rob Zombie, 2005.

La famille Firefly n'a rien de la gentille petite famille américaine typique qu'on nous sert en sitcom à tour de bras. Au contraire, ses membres ont pour grand loisir de singer et ruiner les manières et l'image de leur nation tant aimée, surtout si cela implique de massacrer ses habitants -ou pire encore- par simple plaisir. Chassés sans relâche à travers le pays par des forces de police dirigées par un shérif ivre de vengeance depuis l'assassinat de son frère par les Firefly, les derniers membres survivants de cette famille peu amicale organisent leur défense tout en prenant le temps de léguer un ultime bain de sang sur leur passage.

Difficile pour moi d'être objectif en parlant de Rob Zombie, tant il représente pour moi un Artiste Accompli avec deux grands A : designer cool, musicien jouissif et cinéaste complètement barré, le gaillard a le mérite de se débrouiller et d'imposer sa patte si particulière dans tous les domaines qu'il touche. Avec The Devil's Rejects, je pense qu'on atteint le niveau de chef-d’œuvre du genre dans la filmo' de Zombie, et c'est presque désolant quand on compare au dispensable Halloween sorti peu de temps après, et sa suite encore plus dispensable qui suivit. Nous avons affaire ici à une suite qui prend un tournant radicalement différent de La Maison des 1000 Morts, premier long-métrage du réalisateur, et série B rigolote sans transcender ni renouveler le genre (ce qui n'était visiblement pas son intention, de toute façon).


Avec ce nouvel opus relatant les joyeuses tribulations des Firefly, c'est la claque. Exit la série B qui parodie ses modèles en se parant d'un second degré évident dans son ampleur dramatique comme dans ses effets spéciaux, et en recyclant agréablement les néons de toutes les couleurs que Zombie utilisait dans ses clips musicaux. Dans The Devil's Rejects, c'est crade, ça suinte, ça pue, c'est violent, très violent, et malsain. Ce changement de ton traduit un véritable désir de créer un road-movie réaliste, à la fois sauvage et horrifique, une œuvre sans concession qui dépeint une violence plus étouffante que ludique. Après tout, rares sont les films qui nous font suivre une bande de salopards finis dans leurs œuvres, aux prises avec d'autres salopards du même acabit (et ce même chez Tarantino).


Ce parti pris en rebutera plus d'un, et restreint donc fortement l'accès à ce film. Contre toute attente, Rob Zombie parvient tout de même à tirer de son public une certaine empathie envers ses héros de l'enfer, au fil de leur quête sanglante. On a beau assister à un spectacle horrifique et avoir envie de les tuer du début à la fin, les rares mais efficaces moments d'humanité que le réalisateur insuffle à ses personnages parviennent à accrocher le spectateur. On peut également compter, pour détendre un peu l'atmosphère, sur un humour timide et justement dosé à travers des dialogues piquants taillés à la hache.

Imprévisible et nerveux, The Devil's Rejects nous offre une belle galerie de "gueules" qui viennent épauler nos déjà-forts-en-gueule Otis, Baby (le joli bout d'épouse de Rob Zombie) et Capitaine Spaulding, campés par des acteurs référentiels à eux tous seuls : Ken Foree (Zombie), Danny Trejo (Machete), Michael Berryman (La Colline a des Yeux) et j'en passe... Les acteurs semblent tous très à l'aise dans la peau d'une ordure, tant ils sont convaincants dans leur jeu. Nombre de scènes font preuve d'un sadisme qui met fortement mal à l'aise, mais Rob Zombie ne nous livre pas simplement un film bourrin à la violence gratuite. Les enjeux sont bien présents, l'histoire surprend et évolue dans un rythme endiablé accompagné d'une bande son du tonnerre (glisser Free Bird des Lynyrd Skynyrd à la fin d'un film, c'est le summum du bon goût quand même). Je conseille aux curieux ce road-movie infernal qui ne laissera personne indifférent. Un de mes films favoris. J'espère que ce cher Rob reprendra du poil de la (super)bête dans ses prochaines œuvres.

 "Tutti Fuckin' Fruity!"

jeudi 18 août 2011

Captain America


Captain America, Joe Johnston, 2011.

Le jeune et frêle Steve Rogers ne manque pas de conviction ni de cœur, mais ça ne peut remplacer une force brute et un instinct de tueur aux yeux de l'armée américaine, recherchant à travers tout le pays les meilleurs soldats qui pourront écraser les troupes d'Hitler en Europe. Refusé à de nombreuses sessions d'enrôlement, il est finalement abordé par une équipe de scientifiques dont le but est de créer une lignée de super soldats capable d'éliminer les Nazis, et plus exactement l'organisation Hydra, dirigée par le diabolique et peu sociable Red Skull, qui détient un objet dont les pouvoirs pourraient bouleverser la face du monde, en particulier entre de mauvaises mains.

L'arrivée si tardive sur nos écrans d'un héros pourtant si emblématique chez l'écurie Marvel tient sans doute au fait que le dit héros est, il faut bien le dire, complètement dépassé. Captain America est avant tout, et dans le contexte de sa création sur les planches, un outil de propagande dégoulinant de nationalisme et d'idéaux pro-militaristes à l'époque où la guerre fait rage outre-atlantique. Transposer ce héros au costume d'un ridicule si bidonnant en 2011 parait alors hors de propos. Une première adaptation avait d'ailleurs vu le jour en 1990, mais elle n'a pas l'air d'avoir marqué les esprits. Ici, c'est Joe Johnston qui a la lourde tâche de rendre crédible le héros qui partage les couleurs du pays du camembert. Le gaillard, qui dispose d'un CV en dents de scie (Jumanji, Jurassic Park 3 ou plus récemment Wolfman), s'en sort plutôt bien.


Les scénaristes ont eu la bonne idée de garder le bon vieux Captain' dans son époque, le long-métrage s'imprègne alors d'une ambiance agréable grâce à une esthétique réussie, malgré quelques anachronismes évidents, surtout quand on lorgne du côté des méchants. Mais bon, on est dans Captain America, il ne faut pas l'oublier. Plus admirable encore, alors qu'on pouvait s'attendre à retrouver le côté patriotique exacerbé et inhérent au personnage, Joe Johnston caresse le spectateur moderne (et pas si patriotique que ça) dans le sens du poil en tournant en dérision l'image du Captain dans son contexte. Le résultat est savoureux à l'écran, et met Steve Rogers lui-même mal à l'aise face à un tel déluge de kitch en spectacle. Chris Evans trouve ici un rôle qui sied parfaitement à sa tête de nœud. Ce n'est pas péjoratif, il s'intègre parfaitement dans la peau d'un personnage très lisse et très propre sur lui, mais quelque peu attachant grâce à sa bonté, à son humanité.

C'est d'ailleurs de ce point que l'on peut tirer la principale faiblesse de Captain America. Dans sa première partie, nous découvrons un Steve Rogers profondément humain (et admirablement transformé en gringalet par des effets spéciaux bluffants de réalisme), suscitant une profonde empathie de par ses désirs et ses faiblesses. Dans sa seconde partie, qui voit intervenir un Steve Rogers désormais super héros, le film se révèle beaucoup plus classique, moins affectif. Les scènes d'action s'enchainent sans temps mort (avec des effets spéciaux un peu moins réussis), le rythme permet au spectateur de ne jamais s'ennuyer, mais le tout demeure hélas bien moins accrocheur.


Hugo Weaving, icône geek par excellence, campe ici un Red Skull au potentiel énorme en tant que grand méchant Badass, mais malheureusement pas vraiment exploité. Quand on compare à Kevin Bacon dans le dernier X-Men, merveilleux film super-héroïque d'époque (lui aussi), on ne peut que tiquer.  Reste une galerie de seconds rôles sympathiques et aux visages bien connus (Tommy Lee Jones toujours en forme et Stanley Tucci charismatique durant son peu de temps à l'écran), la traditionnelle romance qui a l'avantage ici de proposer quelque chose de différent dans son évolution (et sa finalité), un souffle épique qui hélas n'atteint jamais la classe d'un Iron Man, mais qui propose une aventure plus mouvementée que celle de Thor. Les films autour des Vengeurs étant donc dans l'ensemble plutôt réussis (si on exclut Iron Man 2), le projet qui réunit toute cette jolie bande de cosplayeurs sous la houlette de Joss Whedon -tiens, encore une icône geek- promet quelque chose de jouissif, même si il pouvait en inquiéter plus d'un à la base.

En bref, Captain America, même si il souffre d'un intérêt faiblissant sans sa seconde partie au profit d'une grosse dose d'explosions, propose tout de même un agréable film d'aventures dans son ensemble, qui n'ennuie jamais et amuse souvent, et a su faire du kitch de son héros un argument de poids dans son évolution et dans le façonnage de l'univers qu'il occupe. Ça n'est pas aussi réussi qu'X-Men First Class (ouais encore lui, je sais), mais le résultat est suffisamment convaincant pour contenter les fans du Comics autant que le grand public.
PS : Restez jusqu'à la fin du générique, la -traditionnelle chez Marvel- petite surprise annonce de grandes choses.

"Why someone weak? Because a weak man knows the value of strength, the value of power..."

jeudi 11 août 2011

La Planète des Singes : les Origines


La Planète des Singes : Les Origines, Rupert Wyatt, 2011.

Cet article est dédié à la femme de ma vie, mon inspiratrice tout autant que ma force motrice. 

Will Rodman est un jeune scientifique talentueux et ambitieux, à ce point qu'il parvient à créer un remède contre la maladie d'Alzheimer, dont son père est malheureusement atteint. Ce remède, il le doit aux expérimentations que son équipe et lui-même effectuent sur des singes, expériences qui stimulent grandement la mémoire du sujet et qui, contre toute attente, accroissent leur intellect jusqu'à un niveau incroyable. César, chimpanzé rejeton du sujet originel, fera preuve d'intelligence à tel point que les humains trembleront devant ses capacités lorsque ce dernier, abandonné et maltraité par l'humanité, réunira ses semblables sous la bannière de la révolution des primates...

Que l'on soit admirateur ou non de la saga de la Planète des Singes, nul ne peut nier un minimum de connaissance à ce sujet, que ce soit au niveau des costumes ou des symboles iconiques de la série (la statue de la Liberté). Une résurrection opérée par Tim Burton il y a de cela dix ans n'avait pas vraiment emballé le public, et encore moins les fans de la première heure des films originaux, dont je ne fais pas vraiment partie. Le film de Burton ne m'avait pas vraiment déplu, sans être extraordinaire (et un peu trop tordu dans son dénouement), mais je dois avouer que cette nouvelle version de l’œuvre de Pierre Boulle (ouaip, parce que c'est un roman à la base) a toutes les qualités d'un blockbuster qui a du cœur autant que des tripes.

Les bandes-annonces sont d'ailleurs trompeuses sur la marchandise, cette préquelle (procédé grandement à la mode ces derniers temps), ne narre pas la rébellion et les émeutes multiples des singes durant 1h40, cette partie de l'histoire n'occupant que les vingt dernières minutes du film. Le long-métrage de Rupert Wyatt se focalise avant tout sur l'évolution du personnage de César, la véritable star du film, campée à merveille par un Andy Serkis décidément habitué à la motion capture. Le singe malin prend vie à l'écran grâce à des effets spéciaux bluffants de réalisme, et il en est de même pour ses congénères. On en vient à se demander si nous avons affaire à de vrais chimpanzés ou non, même si les animaux gardent des expressions faciales profondément humaines. César est donc au cœur des évènements, un figure emblématique et profondément attachante, aux sentiments palpables, volant la vedette au demeurant très bon James Franco (je ne parlerai pas en détail de sa petite amie dans le film, l'un des personnages féminins les plus insignifiants que j'ai eu l'occasion de voir au cinéma).


Les thèmes abordés et la morale que l'on peut en dégager n'ont rien de bien nouveau, mettant une fois de plus en évidence le caractère autodestructeur de l'Homme par son irrespect face à la nature et les dangers qu'il engendre au nom de la science, mais force est de constater que la recette fonctionne toujours, car que ce soit par la bombe atomique (cf. les anciens films) ou par une médication bactériologique mutante, chaque génération apportera à l'être humain toujours plus de moyens d'assouvir ses penchants masochistes, même si le "remède" en question a ici été crée avec les meilleures intentions (mais heu... c'était pas également le cas avec la bombe atomique ?). 

Ne jouez donc pas trop les tortionnaires avec nos camarades animaux, car ils peuvent être rancuniers. La scène d'action finale le montre bien, au travers d'une mise en scène fluide et efficace, des sentiments forts et humains se mêlent à un déchainement de rage vengeresse de la part des primates au cœur d'un San Francisco devenu pour l'occasion un zoo municipal rapidement dépassé par les actions de ses occupants. Tout ceci ne semble être que le début, car la planète des singes est encore loin d'être conquise avec ce premier film, et une nouvelle saga semble évidemment pointer le bout de son nez. J'en reprendrai avec plaisir, si la suite du programme s'annonce aussi éblouissante et jouissive.