Bienvenue bienveillant visiteur susceptible de me daigner un minimum d'attention le temps de quelques mots. Ce blog se résume à exprimer mon amour pour ce qui est certainement la plus grande de mes passions : le Cinéma. Cela se traduira ici par nombre d'avis et critiques évidemment très subjectifs et peu professionnels autour de films que j'aurai choisis. Le seul but de ce blog sera de partager avec vous mes goûts pour le septième art, et qui sait, peut-être vous faire découvrir de nouveaux horizons cinématographiques. Bonne toile !

vendredi 29 avril 2011

Sympathy for Mr. Vengeance


Sympathy for Mr. Vengeance, Park Chan-Wook, 2002.

Ryu, jeune ouvrier sourd et muet a un besoin urgent d'une importante somme d'argent afin de sauver la vie de sa sœur gravement malade et en attente d'une opération. Hélas, son licenciement voit les chances de sa sœur diminuer de plus en plus. Ryu décide alors, avec l'aide de sa petite amie, de kidnapper la fille de son ancien patron, Dongjin, la prunelle de ses yeux. La rançon était censée pouvoir assurer les soins de sa sœur, mais le plan de Ryu va rapidement déraper, et tourner au drame.


Le cinéma de Park Chan-Wook est comme une peinture sur toile marquante dès le premier coup d'œil grâce à sa forme, à sa couleur et à son fond. Une toile qui nous inspire naturellement des superlatifs tout en nous laissant sans voix, un paradoxe qui nous donne envie de sourire béatement autant que de pleurer de tristesse. Sympathy for Mr. Vengeance, premier film de sa célèbre trilogie sur le sujet, illustre très bien le propos que je viens d'évoquer. Il s'agit selon moi d'une œuvre à la beauté aussi froide que captivante. Une envolée lyrique qui chute inexorablement à cause du poids d'un pessimisme (ou nihilisme) omniprésent qui étouffe la moindre lueur d'espoir. Pour faire simple, putain c'est beau mais ça te brise le cœur autant que la mâchoire ! Park Chan-Wook fait parler ses plans hyper léchés plus encore que ses personnages (un héros sourd et muet ça aide). Il donne autant de personnalité aux protagonistes qui se définissent par leurs actes maladroits et désespérés qu'à l'environnement et à la morale de l'œuvre. Pratiquement chaque plan apparaît comme une œuvre d'art, chaque personnages, même antagonistes, sont attachants et honorables (qui plus est campés à merveille par des acteurs quasi-irréprochables), chaque musique et ambiance sonore nous transporte à leurs côtés tout en gardant une distance tristement omnisciente, rien n'est à jeter.

Le choc frontal vient d'une cassure nette entre les deux différentes parties du film. La première heure nous borde dans un climat plutôt doux et agréablement naïf alors que la seconde dépeint une descente aux enfers sans retour dans un déluge de violence, de désespoir et de vengeance, sans jamais être gratuit pour autant. Tout ceci se conclue dans un final tout bonnement percutant. Choquant, lyrique, mais aussi logique et lourd de sens, c'est une sacrée claque qui clôt le film en beauté. Les longueurs de l’œuvre ont une présence significative, et pourtant on ne s'ennuie pas pendant deux heures purement intenses. Sympathy for Mr. Vengeance évite tous les pièges du genre et a l'intelligence de ne jamais prendre parti, mais nous montre une monstruosité bien réelle qui ne naît pas forcément des mains des personnages du film. Ça ne vaut pas encore Old Boy mais ça s'en approche, dommage que Lady Vengeance soit pas mal de poils de cul en dessous...

 "I know you're a good guy... but you know why I have to kill you..."

jeudi 28 avril 2011

Scre4m


Scream 4, Wes Craven, 2011.

Qu'on adhère au genre ou pas, il faut bien le reconnaitre, la saga Scream et son "Ghostface" sont des icones du genre qui ont marqué à jamais toute une génération d'adeptes. Il y a quinze ans de cela, on pouvait assister aux premiers déboires de Sidney Prescott, confrontée à un dangereux psychopathe visiblement amateur d'Edvard Munch. Le film fut un succès total, une référence immédiate, débarquant en salles alors que le film d'horreur et en particulier le slasher étaient en état comateux (pour ne pas dire six pieds sous terre), et de ce fait redorant fièrement le blason de l'épouvante. On ne peut pas dire que le parcours fut aussi glorieux pour les séquelles, mais la tétralogie de Wes Craven a toujours su faire preuve d'un parcours ultra-référentiel délectable et une critique acerbe et jouissive de l'industrie hollywoodienne.


Dix ans après les évènements du troisième opus, la belle Sidney se retrouve une fois de plus aux prises avec un allumé de la lame, pas de chance, à croire qu'elle ne fréquente que des psychopathes. Si dans la forme, ce quatrième épisode n'apporte pas grand chose de plus à une saga qui n'a fait que s’essouffler scénaristiquement au fil des films, c'est dans le fond que Scream 4 frappe fort. On pouvait s'inquiéter à son annonce, l'héritage de Ghostface et ses codes paraissant quelque peu dépassés et ringards aux yeux d'une nouvelle génération dopée au gore à outrance et à l’ultra-violence. Craven a su jouer de cet handicap et en faire une force pour sa nouvelle histoire. Scream 4 est un film très drôle, encore plus grinçant qu'auparavant et toujours un véritable témoignage d'amour aux références du cinéma de genre. Nouvelle génération, nouvelles règles, et un aspect parodique omniprésent tant dans la mise en abime que dans les mœurs de cette relève adolescente. Le géant Hollywood s'en prend encore plus dans la gueule que jamais, et il faut bien avouer qu'aujourd'hui plus qu'à l'époque, il y a matière à se moquer là-dessus...


Dès la première séquence (magistrale, comme toujours dans la saga), le ton est donné. Un rythme explosif, des ficelles du suspense et de l'angoisse éculées mais judicieusement exploitées, des figures familières sur le retour et de nouvelles têtes fort sympathiques et bien connues pour la plupart, des dialogues délectables, des mises à mort pas toujours très inspirées mais empreintes d'une bonne dose de tripailles -au sens propre comme au figuré- et surtout, je le redis, un humour noir acéré qui rend à la franchise ses lettres de noblesse. Scream 4 pourra de ce fait toucher tous les publics (à partir d'un certain âge, bien sûr), pour peu que l'on baigne un minimum dans le cinéma d'horreur.

"Now shut the fuck up and watch the movie"