Bienvenue bienveillant visiteur susceptible de me daigner un minimum d'attention le temps de quelques mots. Ce blog se résume à exprimer mon amour pour ce qui est certainement la plus grande de mes passions : le Cinéma. Cela se traduira ici par nombre d'avis et critiques évidemment très subjectifs et peu professionnels autour de films que j'aurai choisis. Le seul but de ce blog sera de partager avec vous mes goûts pour le septième art, et qui sait, peut-être vous faire découvrir de nouveaux horizons cinématographiques. Bonne toile !

jeudi 20 janvier 2011

The Thing


The Thing, John Carpenter, 1982.

Une équipe de chercheurs Américains en faction en Antarctique se retrouve confrontée à ce qui semble être les derniers survivants parmi leurs collègues Norvégiens, situés dans une base aux alentours. Ces derniers tentent d'abattre un pauvre chien de traineau qui arrive à tracer la route jusqu'au camp Américain. Les Norvégiens semblent si déterminés à tuer la bête qu'ils en viennent à tirer sur les autres, qui sont alors forcés de les abattre. Le groupe de camarades recueille le chien sans poser de questions, sans savoir qu'ils viennent d'amener au cœur de leurs murs la Chose, entité extra-terrestre symbiotique et imitatrice parfaite, et créature répugnante affamée de chair fraiche...

The Thing de Carpenter est avec Scarface de De Palma l'un des premiers grands remakes de l'Histoire du Cinéma, et il faut dire que la concurrence ne parait pas, à l'heure actuelle, extrêmement rude dans ce domaine. Mais passons, là n'est pas le propos. Remake donc, du film de Christian Niby et Charles Lederer The Thing from another World, lui-même adaptation de la nouvelle Who Goes There? de John W. Campbell Jr., ce chef-d'œuvre ultime (et je pèse mes mots) de l'horreur est peut-être le plus abouti du maitre Carpenter, que j'affectionne tout particulièrement. Bien sûr, je parle avec une certaine objectivité en affirmant cela, Snake Plissken trouvera toujours trop de grâce à mes yeux pour être placé derrière, et le Big John nous a offert tellement de bons films qu'il est difficile de les départager. Mais The Thing est une telle réussite, à tout point de vue, qu'il n'usurpe aucunement son titre de film d'horreur culte. 


Le réduire à ceci serait d'ailleurs quelque peu maladroit. Le film est également empreint d'une atmosphère de science-fiction non étrangère au style de Carpenter, et le suspense prime ici d'avantage sur l'horreur pure. Le film n'est donc pas excessivement violent, ni réellement gore, si l'on omet l'esthétique répugnante à souhait de la Chose et ses méthodes quelque peu dégoutantes pour s'emparer d'un corps et décimer les différents protagonistes. Parlons en d'ailleurs, de l'esthétique de la créature. 30 ans après, les animatroniques qui donnent vie à la Chose n'ont pas pris une ride, et ont toujours autant d'impact. Les effets spéciaux forcent le respect, il faut le dire. La Chose est immonde, mais impressionnante, et aussi malsaine qu'inventive. Probablement l'un des monstres les plus réussis et effrayants jamais vus à l'écran. 


Oui donc, comme je le disais, le suspense atteint des sommets avec The Thing (ouais je sais je dis la même chose avec Buried un peu plus bas, mais bon, ça reste vrai, dans un tout autre style). C'est fou comme le huis-clos est propice à l'angoisse. Les différents protagonistes, à la base collègues et amis, se mettent à douter les uns des autres, tout en étant exterminés un par un, lentement mais sûrement. La terreur et la paranoïa s'installent progressivement, chez les personnages au même titre que chez le spectateur. Ainsi, on reste scotché à son siège, le rythme est parfaitement soutenu grâce à cette constante appréhension de son prochain, cette peur omniprésente de périr, en étant coincé au beau milieu de l'environnement le plus dangereux sur Terre, et ce même sans la présence de la Chose. Quoi de mieux que l'Antarctique pour piéger une bande de pauvres gars, pour les couper du reste du Monde, et les confronter à un extra-terrestre qui ne craint qu'une chose, la chaleur? 


Dans un sens, on pourrait comparer The Thing à un autre chef-d'œuvre du genre, et je parle bien sûr de l'Alien de Ridley Scott. Les deux films ont nombre de similitudes, c'est vrai, mais pour notre plus grand plaisir, ils parviennent tous deux à avoir une identité propre, et puissante. L'ambiance de The Thing en fait un parfait film d'horreur, au delà de ses effets spéciaux et de la violence dont il use. La musique du maestro Ennio Morricone, curieusement teinte du style de Carpenter (ce que je dis ici suffit à prouver que la bande originale du film est géniale) participe grandement à la froideur captivante du film (j'ai un faible pour les musiques du film bien synthétisées des années 80). Kurt Russell, figure emblématique chez ce cher Carpenter, adopte ici un rôle à contre mesure : Il n'est plus le héros qui fracasse tout le monde sans sourciller, mais un simple humain terrorisé, au même titre que ses camarades d'infortune. Enfin, il demeure toujours aussi classe, tout de même, et on devine d'ailleurs dès le départ que c'est lui qui s'en sortira "le mieux" durant le film... 
The Thing a su garder au fil du temps toute la force des genres auxquels il se lie, toute la vigueur de sa mise en scène, et toute la virtuosité de son auteur. 
Une perle brute qui n'a pas pris une ride. Vous n'avez aucune excuse si vous ne l'avez pas vu. 

"Somebody in this camp ain't what he appears to be. Right now that may be one or two of us. By spring, it could be all of us" 

lundi 17 janvier 2011

Buried


Buried, Rodrigo Cortés, 2010.

Paul Conroy, actionnaire Américain en mission en Irak, se réveille dans une boite en bois de 2m² enfouie sous Terre, après une attaque terroriste visant son convoi. Son oxygène s'amenuise rapidement, et sa seule chance de sortir de cet enfer est le téléphone portable à moitié chargé que ses ravisseurs ont eu la bonté de lui laisser. Le temps file, aussi certainement que les chances de Paul de revoir la lueur du jour...

En effet, le temps file à toute allure, y compris pour le spectateur, chose étonnante quand on voit le speech de départ. Passer 1h30 entièrement (et vraiment entièrement) dans un cercueil avec un seul et unique protagoniste, il y avait de quoi se poser des questions quant au rythme et à l'intérêt que le réalisateur allait insuffler à son film. Mais le défi est remporté haut la main, dans la forme le film est assez classique avec une histoire pas réellement originale, mais dans le fond, Buried est un modèle d'angoisse et de suspense qui n'a rien à envier aux plus grands du genre. La mise en scène est d'une maitrise remarquable, on prend part au huis-clos le plus oppressant jamais vu à l'écran, et on partage rapidement les sentiments éprouvés par ce pauvre Paul.  


Rodrigo Cortés parvient à déplacer sa caméra avec aisance à l'intérieur de cette misérable boite. Je ne suis pas admirateur de Ryan Reynolds d'ordinaire, mais je dois avouer qu'avec ce rôle qui le contraint à porter indubitablement le film sur les épaules, il s'en sort à merveille. On imagine le rôle pas facile à endosser, mais son jeu est d'une justesse admirable, même si un peu trop "serein" par moments (mais bon, certainement dans le but de ne pas avoir à supporter les râles et pleurs d'une personne trop "réaliste" pendant 90 minutes). Reynolds trouve ici ce qui est certainement son meilleur rôle. Les évènements se succèdent à un rythme haletant, les pirouettes scénaristiques et autres péripéties parviennent continuellement à relancer l'intrigue. Les dialogues entre Paul et ses différents interlocuteurs au téléphone en sont le principal moteur, et là ou certaines œuvres nous dépeignent des dialogues soporifiques et sans grande envergure, ceux de Buried en constituent toute l'action. 

Cortès en profite pour dresser le portrait grinçant d'un système mené par des gouvernements et entreprises cupides, exécrables et sans états d'âme, qui au final ne valent pas mieux que les terroristes qu'ils combattent avec tant d'ardeur. Buried est l'un des films d'angoisse des plus virtuoses et des plus oppressants que vous aurez l'occasion de voir, et ce de la première à la dernière minute. A déconseiller aux claustrophobes tout de même, par contre pour les autres, à voir avec le meilleur équipement cinéma possible, pour des conditions d'immersion optimales. Pour citer une accroche d'affiche : Buried est un film que n'aurait pas renié Hitchcock... 

"I need one million dollars by nine o'clock tonight or I'll be left to die in this coffin"