Scream 4, Wes Craven, 2011.
Qu'on adhère au genre ou pas, il faut bien le reconnaitre, la saga Scream et son "Ghostface" sont des icones du genre qui ont marqué à jamais toute une génération d'adeptes. Il y a quinze ans de cela, on pouvait assister aux premiers déboires de Sidney Prescott, confrontée à un dangereux psychopathe visiblement amateur d'Edvard Munch. Le film fut un succès total, une référence immédiate, débarquant en salles alors que le film d'horreur et en particulier le slasher étaient en état comateux (pour ne pas dire six pieds sous terre), et de ce fait redorant fièrement le blason de l'épouvante. On ne peut pas dire que le parcours fut aussi glorieux pour les séquelles, mais la tétralogie de Wes Craven a toujours su faire preuve d'un parcours ultra-référentiel délectable et une critique acerbe et jouissive de l'industrie hollywoodienne.
Dix ans après les évènements du troisième opus, la belle Sidney se retrouve une fois de plus aux prises avec un allumé de la lame, pas de chance, à croire qu'elle ne fréquente que des psychopathes. Si dans la forme, ce quatrième épisode n'apporte pas grand chose de plus à une saga qui n'a fait que s’essouffler scénaristiquement au fil des films, c'est dans le fond que Scream 4 frappe fort. On pouvait s'inquiéter à son annonce, l'héritage de Ghostface et ses codes paraissant quelque peu dépassés et ringards aux yeux d'une nouvelle génération dopée au gore à outrance et à l’ultra-violence. Craven a su jouer de cet handicap et en faire une force pour sa nouvelle histoire. Scream 4 est un film très drôle, encore plus grinçant qu'auparavant et toujours un véritable témoignage d'amour aux références du cinéma de genre. Nouvelle génération, nouvelles règles, et un aspect parodique omniprésent tant dans la mise en abime que dans les mœurs de cette relève adolescente. Le géant Hollywood s'en prend encore plus dans la gueule que jamais, et il faut bien avouer qu'aujourd'hui plus qu'à l'époque, il y a matière à se moquer là-dessus...
Dès la première séquence (magistrale, comme toujours dans la saga), le ton est donné. Un rythme explosif, des ficelles du suspense et de l'angoisse éculées mais judicieusement exploitées, des figures familières sur le retour et de nouvelles têtes fort sympathiques et bien connues pour la plupart, des dialogues délectables, des mises à mort pas toujours très inspirées mais empreintes d'une bonne dose de tripailles -au sens propre comme au figuré- et surtout, je le redis, un humour noir acéré qui rend à la franchise ses lettres de noblesse. Scream 4 pourra de ce fait toucher tous les publics (à partir d'un certain âge, bien sûr), pour peu que l'on baigne un minimum dans le cinéma d'horreur.
"Now shut the fuck up and watch the movie"
Mon préféré parmi les 4 :P Je les ai peut-être pas vu au bon moment non plus, ça doit être pour ça que j'ai plus de mal avec les anciens... Quand la première fois que tu regardes un film tu le vois pas dans le contexte de l’époque, forcément, ça passe moins bien.
RépondreSupprimerBref, il est génial <3