Bienvenue bienveillant visiteur susceptible de me daigner un minimum d'attention le temps de quelques mots. Ce blog se résume à exprimer mon amour pour ce qui est certainement la plus grande de mes passions : le Cinéma. Cela se traduira ici par nombre d'avis et critiques évidemment très subjectifs et peu professionnels autour de films que j'aurai choisis. Le seul but de ce blog sera de partager avec vous mes goûts pour le septième art, et qui sait, peut-être vous faire découvrir de nouveaux horizons cinématographiques. Bonne toile !

dimanche 13 février 2011

Black Swan


Black Swan, Darren Aronofsky, 2011.

Le New York City Ballet, sous la direction de l'acerbe Thomas Leroy, s'apprête à réaliser une nouvelle version du numéro du Lac des Cygnes. Parmi les prétendantes au rôle principal de l'œuvre assoiffées de gloire et de perfection que dirige Thomas se trouve la ravissante Nina, danseuse confirmée mue par son désir de réussite et de perfection au sein de la danse. Nina est prête à tout pour obtenir et jouer ce rôle, celui de toute une carrière, et pour cela elle ira jusqu'à se dépasser physiquement, comme mentalement.

Darren Aronofsky est donc le premier réalisateur à avoir l'honneur (heum) d'être cité deux fois sur mon blog. D'ailleurs, je pourrai presque recycler ma critique de The Wrestler, tant ses deux derniers films sont similaires sur de nombreux plans, dans la forme comme dans le fond. Mais je n'en ferai rien, car Black Swan dispose tout de même d'une identité particulière et choisit un tout autre visage que celui qu'arborait The Wrestler. On retrouve bien sûr le parcours d'une personne à la fois fortement affaiblie mais vivant uniquement de sa passion, aux liens complexes avec son entourage. La dégradation physique du personnage central est similaire donc, mais Aronofsky choisit ici de représenter une descente aux enfers à la folie enivrante et vraiment oppressante, pour Nina comme pour le spectateur, dans un milieu impitoyable où l'humanité se perd.


Black Swan s'apparente donc d'avantage à un thriller qu'à un drame, pour peu que l'on puisse réellement lui coller une étiquette. Sans trop vous en dévoiler, il se permet même des envolées fantastiques hypnotiques et intrigantes. Le film doit tout à la prestation incroyable de Natalie Portman, qui trouve certainement ici son meilleur rôle (?), et qui mérite bien les louages dont elle est baignée en ce moment, tant elle a su s'imprégner du personnage au point de se dépasser physiquement, et de danser de manière remarquable et magnifique aux yeux du spectateur (même si les professionnels semblent toujours trouver à redire là-dessus...). Black Swan est empreint d'une beauté poétique certaine, mais il envoute surtout par sa froideur inquiétante, et la dureté de son propos. Les personnages gravitant autour de Nina en sont témoins. Vincent Cassel est juste dans son rôle de dirigeant tyrannique et insondable, même si il demeure assez en retrait, voire éclipsé par l'imposant charisme d'une Natalie Portman qui pourtant semble si fragile et perdue alors qu'elle est censée rayonner en tant que danseuse confirmée et connaisseuse du milieu, abritant une noirceur intérieure prête à s'échapper. Mila Kunis apporte une touche importante d'érotisme et de mystère à l'oeuvre, et incarne un personnage tout aussi inaccessible et impossible à cerner que Thomas. Winona Ryder trouve parfaitement corps dans ce rôle d'étoile déchue avant l'heure, qui pourrait d'ailleurs être mis en parallèle avec la carrière de l'actrice...


La froideur de Black Swan vient donc d'une absence de sentiments forts et d'alchimie entre les différents protagonistes (tout le contraire de The Wrestler), et d'une manière d'allier des représentations poétiques avec une mise en scène viscérale, à la photographie dépouillée et à la caméra à l'épaule qui relève carrément du documentaire. Le tout assure une immersion totale, même si on garde une certaine distance par rapport aux personnages. On partage avec Nina cette angoisse, cette paranoïa et ce mal-être lié à la difficulté de ce qu'elle entreprend, et on éprouve une certaine empathie face à une pauvre fille dominée par une mère omniprésente et abusivement protectrice, un patron tout aussi despote et une rivale menaçante . Mais on reste au seuil entre l'abandon de soi dans une folie partagée avec Nina et l'œil figé d'un spectateur face à une représentation éblouissante, en particulier lors d'une final proprement grandiose. La partition de Clint Mansell est à ce titre, et une fois encore, magnifique et participe grandement à sublimer le film. Darren Aronofsky confirme son style si fort, si sombre et si maitrisé, et livre une fois encore un chef-d'œuvre qui mêle habillement les genres sans se cloisonner, à l'image du cygne blanc et noir, qui mêle beauté et attachement autant que liberté d'action sans compromis et perdition dans la noirceur de l'âme. A déconseiller tout de même, si vous êtes admirateurs de danse classique et désirez y faire carrière, tant le milieu est ici 'légèrement' dépeint de manière corrosive.

"The only person standing in your way is you."

1 commentaire:

  1. Film magnifique avec une Natalie Portman au sommet. Il est passé sans problème dans ma liste de films préférés :)
    <3 je t'aime

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