Bienvenue bienveillant visiteur susceptible de me daigner un minimum d'attention le temps de quelques mots. Ce blog se résume à exprimer mon amour pour ce qui est certainement la plus grande de mes passions : le Cinéma. Cela se traduira ici par nombre d'avis et critiques évidemment très subjectifs et peu professionnels autour de films que j'aurai choisis. Le seul but de ce blog sera de partager avec vous mes goûts pour le septième art, et qui sait, peut-être vous faire découvrir de nouveaux horizons cinématographiques. Bonne toile !

vendredi 25 février 2011

Dog Pound


Dog Pound, Kim Chapiron, 2010.

J'ai toujours eu un faible pour les films détaillant le milieu carcéral, sans doute pour leur intention de dresser un portrait réaliste et donc dur d'un monde qui demeure inconnu pour ceux n'y ayant jamais séjourné, mais qui malgré cela fascine et terrifie l'homme par sa simple existence et la promesse de l'y inviter si jamais il fait un trop gros pet de travers. Il n'est pas simplement question de montrer à l'écran un enfer pur et simple, mais tout un système, une société de l'ombre séparée de l'humanité par des murs épais, avec ses propres règles, et bien sûr son injustice (si on peut employer ce mot ici) et sa violence omniprésente. Dog Pound suit logiquement ce schéma.


Nous sommes témoins des mésaventures de trois jeunes garçons de 15 à 17 ans, Butch, Angel et Davis, qui se retrouvent compagnons d'infortune dans le centre de détention pour mineurs d'Enola Vale, accusés de crimes divers selon l'individu, mais bien réels. La principale force du film est donc de nous représenter toute une jeunesse livrée à elle-même dans une fourrière aux règles impitoyables. Rien n'est laissé au hasard, le centre de détention est construit brique par brique pour les besoins du film, nombre de personnages secondaires et de figurants sont joués par des jeunes amateurs issus de la délinquance et certains sont d'ailleurs réellement connaisseurs du rôle de détenu, d'après certaines anecdotes l'acteur principal Adam Butcher (Butch) était d'ailleurs sacrément irascible et se retrouvait à plusieurs reprises en garde à vue pendant le tournage...


De quoi convaincre sur l'authenticité du jeu d'acteur. Adam Butcher est la véritable révélation du film, adolescent au regard fou, il semble habité par le rôle. Les autres ne sont pas en reste, tous de jeunes acteurs talentueux qui ne portent pourtant pas la mention "professionnels", en particulier ses deux acolytes Shane Kippel (Davis) et Mateo Morales (Angel). Les décors sont factices mais pourtant on ne doute pas une seule seconde d'être plongés avec eux au sein d'Enola Vale. On peut d'ailleurs saluer le travail photo qui met parfaitement l'accent sur de jolis jeux de couleurs, à la dominante bleue, ce qui allie habillement froideur et immersion. La bande sonore va également dans ce sens, avec de jolies balades dans un style un peu country, douces et mélancoliques.


En opposition, Dog Pound n'y va pas avec le dos de la cuillère question violence, lors de scènes particulièrement infernales qui en rebuteront plus d'un. Mais bon, il faut bien s'attendre à cela dans un film de ce genre, et sans jamais tomber dans la violence gratuite, Kim Chapiron filme avec justesse le parcours chaotique de personnages qui tentent, chacun à sa manière, de gagner sa place à Enola Vale, et surtout être un meneur et non une victime. Dog Pound est donc très bien rythmé, raconté de manière on-ne-peut-plus réaliste, construit autour d'archétypes mais non de clichés (rien de bien dérangeant en tout cas). Kim Chapiron (un frenchie, yeah!) est visiblement un réalisateur à suivre, son chef-d'œuvre ne trompe pas sur la marchandise, un film poignant, viscéral, beau et puissant, un film coup de poing jusqu'à la dernière image.

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