Bienvenue bienveillant visiteur susceptible de me daigner un minimum d'attention le temps de quelques mots. Ce blog se résume à exprimer mon amour pour ce qui est certainement la plus grande de mes passions : le Cinéma. Cela se traduira ici par nombre d'avis et critiques évidemment très subjectifs et peu professionnels autour de films que j'aurai choisis. Le seul but de ce blog sera de partager avec vous mes goûts pour le septième art, et qui sait, peut-être vous faire découvrir de nouveaux horizons cinématographiques. Bonne toile !

mercredi 30 mars 2011

Le Tombeau des Lucioles


Le Tombeau des Lucioles, Isao Takahata, 1988.

Enfin, je me suis décidé à voir ce film d'animation dont on ne cessait de me vanter les mérites. Enfin, j'ai pu me faire mon propre avis sur ce dessin animé que nombre d'individus évoquent comme l'un des films les plus larmoyants qui soient. Le réduire à ce simple terme serait un peu maladroit, car le film de Takahata inspire tellement de choses, et prouve bel et bien que le cinéma d'animation ne se cantonne pas à un public qui n'a pas encore la voix qui mue (ou les seins qui poussent). 

Le Tombeau des Lucioles nous narre les tribulations et successions de malheurs (encore pires que ceux de Sophie) du jeune garçon Seita et sa petite sœur Setsuko, dans un Japon en fin de guerre avec les Américains et proche du sinistre sort qu'on lui connait, durant l'été 1945. Les bombardements ennemis sont légions, les deux enfants perdent leur mère dans la destruction de Kōbe et se retrouvent hébergés par une tante leur exprimant clairement qu'ils seront un poids pour elle tant qu'ils ne travailleront pas. Seita décide de partir avec sa sœur. Ils s'installent dans un abri désaffecté et tentent tant bien que mal de survivre. Leur seul émerveillement face à cette situation désespérée est l'amour qu'ils se portent l'un l'autre, et les centaines de lucioles qu'ils côtoient chaque nuit. 


Plus de 20 ans après sa sortie, ce chef-d’œuvre de l'animation n'a pas pris une seule ride, et ce grâce à une animation en tous points réussie. Les personnages prennent vie sans problème, on peut d'ailleurs également saluer le doublage exemplaire, en particulier pour les deux enfants, impressionnant de justesse. Pas besoin d'acteurs de chair et d'os ici, le résultat est garanti 100% réaliste. On pourra reprocher au grand frère sa froideur assez frustrante lors de certaines situations, mais son comportement trouve finalement une certaine cohérence en même temps que l'on apprend à cerner les différents protagonistes. Setsuko est une petite fille tout bonnement adorable qui ferait dans la réalité le bonheur d'un (trop) grand frère blasé tel que moi -même si sa voix stridente pourra en agacer plus d'un, je le sens-. 

Les personnages sont (tragiquement) très humains et inspirent donc facilement notre empathie, ainsi que notre sympathie. On ne peut qu'être émus face à cette infortune s'abattant sans cesse sur eux telle une épée de Damoclès (ou un bombardier américain), malgré toute la bonne volonté et les efforts titanesques qu'entreprend un frère dans l'unique but de protéger sa petite sœur. Je dois l'avouer, je trouve ce film profondément désespérant, dans le portrait réaliste qu'il fait d'innocents en proie à la fatalité engendrée par la bêtise de l'homme. Le dénouement démontre à lui seul la véracité de la réputation du Tombeau des Lucioles. Je ne trouve absolument rien à reprocher à la mise en scène. C'est un film vraiment bouleversant (boite de kleenex à prévoir pour les plus sensibles), un très beau plaidoyer anti-militariste, un portrait admirable de l'amour entre un frère et sa sœur, et une fable envoutante sur l'innocence et sa fragilité. 

"Why must fireflies die so young?"

2 commentaires: